Pierre BOUDET

Championnat de France Gendarmerie de CO 2012

 

Après deux ans passés du côté de Chaumont, cette année c'est l 'école de Rochefort qui accueille l'épreuve. Qui dit Rochefort dit les belles forêts verdoyantes de l'île d'Oléron... Chacun se souvient du national gendarmerie en 2005 où déjà la végétation avait joué des tours à beaucoup d'orienteurs. Mais avant d'en découdre dans la forêt de Boyardville place au sprint, nouvelle épreuve cette année, remplaçant l'entraînement du mardi après-midi.

 

Tout commence le mardi 27 mars, il est 5h30 à Dugny. Je boucle mon sac, bien lourd pour 3 jours de CO... Je rejoints Frédéric Parzych et Serge Lagarde au poste de police de la caserne. Il est 6h nous prenons la route pour la gare Montparnasse. 7H17, l'ensemble de l'équipe est dans le TGV, direction Rochefort. L'ambiance est bonne enfant, avec le stage de Dax, Didier est confiant pour ses poulains. Une fois arrivé sur place, les formalités administratives accomplies les discussions vont bon train entre les concurrents. Je retrouve Didier Buzon mon coach qui est aux manettes de l'organisation avec toute son équipe.

 

 

Le programme des 3 jours est le suivant : Mardi après-midi, le sprint ouvre le bal dans l'école. Mercredi matin, le relais entre en scène sous forme d'une middle commune à tous les compétiteurs. Elle servira ensuite pour le classement du combiné avec la longue distance du jeudi matin. J'aborde ce championnat plutôt confiant du fait que les terrains de Charente-maritime me sont familiers. Mais rien n'est acquis car avec le CT1 sport et la fracture de la dernière phalange d'un orteil mes dernières semaines n'ont pas étaient très productives en terme d'entrainement et de CO...

 

Mardi 26 mars, le sprint :

 

Bref, mardi 16h, on est placé en zone de quarantaine dans un grand hangar de l'école. A ce moment je découvre mon heure de départ, 16h29, comme Sébastien Bousser grand champion et maintenant vétéran depuis cette année. J'ai 25 minutes pour m'échauffer. Au vu des inscrits et de ma forme du moment je me dit que tout est possible, le podium et même la victoire... Le circuit fait 3km complétement plat avec 22 postes. 16H29 je check le boitier start, et je m'élance à fond vers le poste 1. Il s'agit de ne rien lâcher car en sprint les secondes sont précieuses. Je commets un premier écart au poste 6 en me dirigeant vers le poste des vétérans, un angle de ruine. Mais vu que mon poste est un rentrant, je laisse la ruine sur ma droite pour aller au poste. J'enchaîne les postes à fond, en sortant du poste 10, ma poitrine me brûle je me dit que jamais je pourrais finir la course... En sortant du poste 12, je lis sur la définition du poste 13 angle intérieur du grillage. Je décide de le contourner par la droite. Grosse erreur !! L'entrée du terrain du tennis et à gauche ! Je laisse filer 25 secondes dans la manœuvre. A partir de là, je relance ma course comme un furieux, l'arrivée est toute proche. En sortant de la boucle du papillon je fonce vers les deux derniers postes. Je mémorise 225 angle intérieur du mur. Je pointe le premier poste que je vois devant moi, la sueur dans les yeux je lis 228 en repartant. Demi-tour ce n'est pas mon poste ! Je pointe la 225 de l'autre côté et je donne tout pour passer la ligne. Je mets 14'03''. 

 

Les derniers départs étant à 17h15 l'attente va être longue. Fred et Yoann deux concurrents affutés pour ce sprint partent peut après 17h. Je guette avec impatience leurs arrivées et leurs temps probables sur ma montre. Vers 17h20, on les retrouvent sur l'aire d'arrivée, épuisés tout comme moi il y a maintenant trois quart d'heure. Ils terminent en 14'29'' et 15'33''. Je remporte donc ce premier sprint et le titre sur cette épreuve. Mais la joie ne m'envahit pas car l'objectif est le relais ainsi qu'une bonne place sur la longue.

 

 

Mercredi 28 mars, le relais :

 

Levé 6h, j'enfile mon survêtement de la garde pour aller prendre le petit déjeuner au mess. Le moral est là, j'ai envie de manger du poste. Je lance une expression emprunté à un légionnaire du CT1, « aujourd'hui c'est boule de feu ! ». Une fois monté dans le bus je termine ma nuit et je me concentre sur le ''job'' afin de porter l'équipe vers le titre de champion de France. Mais cela ne sera pas évident car l'équipe du commandement des écoles propose une bonne équipe composée de Jean-Philippe L'héritier, Didier Hassmann et Sébastien Bousser. La région de Paris sera aussi bien placée avec Fabrice Vannier, Miguel Tirbois et Ludovic Witasse. Sans oublier les Bretons, et les autres équipes de la Garde... En arrivant sur le site de course je repère aussitôt le dernier poste, le poste spectacle, le passage de relais et l'arrivée finale. Car le chrono compte pour l'équipe mais aussi pour le classement individuel du lendemain. 9H00, Willy ouvre la marche en tant que premier relayeur suivi par moi et Fred terminera le ''job''. Une fois le départ en masse donné, j'attaque mon échauffement pour être à température quand Willy me passera le relais. Les premiers concurrents arrivent au poste spectacle, c'est Jean-Phi qui mène le groupe suivi de Miguel, Ludovic Pilloud des Bretons et Nicolas Feugeas des écoles... Avec Fred une petite inquiétude émerge en nous. Elle sera très vite dissipée car on voit Willy et Yoann débouler dans le couloir du poste spectacle.

 

 

Certes ils possèdent 5 minutes de retard mais rien est perdu. Dans la dernière petite boucle Willy double Nicolas et me donne le relais en 4ème position. Je ne me pose pas de question, je pars à bloc pour rattraper le relayeur Breton et Didier Hassmann partis 2 et 5 minutes devant moi. Car Fabrice Vannier parti lui plus de 3 minutes devant moi sera très difficile à reprendre. Au poste n°2 je retrouve Bernard Le Boedec puis au poste 3 Didier Hassmann. Je commets quelques écarts laissant filer quelques dizaines de secondes mais rien de bien méchant. En passant au poste spectacle je suis maintenant 2ème, Fabrice caracole toujours en tête. Dans le papillon final je commence par la grande boucle. Au poste 16 j'aperçois Fabrice dans mes rétroviseurs. Il a commencé par la petite boucle, à moi de gérer et de finir cette boucle avec lui. Mais chose complètement raté car je passe trop à droite du poste 18 sans le voir. Je me retourne à ce moment là et je voit Fabrice sortir de la zone fonçant vers l'arrivée. Demi-tour je remets les gaz et je termine en 36' le circuit en donnant le relais en 2ème position à Fred. Valeur sûre de l'équipe, Fred réalise une grosse course en 36'18''. Il a doublé sur la première partie Ludovic dernier relayeur de l'équipe de Paris. Le titre de champion de France par équipe nous tend les bras, chose qui n'était plus arrivée depuis de nombreuses années ! Deuxième épisode sur trois pour moi rempli, il n'y a plus qu'un podium demain sur le combiné (Middle + LD) pour terminer en beauté ces championnats.


 

Jeudi 29 Mars, la longue :

 

Suite au classement scratch en homme sénior de la Middle du relais, nous sommes trois prétendants en 50'' au titre de champion de de France. Maigre avantage pour moi, de 18'' sur Fred et 50'' sur Fabrice, deux adversaires au palmarès énorme et monstres de la CO en France tant en équipe qu'en individuel. Mais comme hier je ne compte pas laisser ma chance passer, une nouvelle fois cela sera « boule de feu! » Mon départ prévu à 10h16 sera repoussé comme l'ensemble des compétiteurs pour des raisons d'organisation de 10 minutes. L'aire d'arrivée est maintenant déserte, il est 10h je viens déposer ma veste et boire un dernier coup avant de partir au départ. Une fois dans le box de départ, la carte en main, je visualise l'ensemble du parcours et notamment les multiples boucles de la fin du parcours dans une zone technique et surtout verdoyante ! Je pars sur un bon rythme, les poste 1 et 2 ne me posent pas de problèmes. En revanche malgré une bonne attaque du poste 3 je passe à gauche dans une végétation dense et je tombe sur maligne d'arrêt au sud. Une fois de plus demi-tour, je me recale et je trouve enfin le poste. Mais une bonne minute et trente secondes se sont écoulées. A ce moment de la course je me dit : « Les autres aussi font des erreurs, à toi de ne plus en faire maintenant! » Les postes s'enchaînent, je fais quelques mauvais choix d'itinéraires mais tant pis. A ma grande surprise en attaquant le poste 11 j'aperçois Fred parti 4 minutes devant moi au poste ! Une grosse euphorie m'envahit, il me reste plus que Fabrice à rattraper et le titre sera à moi ! Mais restons concentré car la course est encore longue.

 

 

Nous ferons course ensemble jusqu'à l'entrée des deux boucles finales. Au passage du poste spectacle Perrine m'annonce que je suis dans les mêmes temps de Fabrice, il ne faut rien lâcher ! Mais je suis complètement « oxy », mon orientation est légèrement floue lorsque je quitte Fred qui part sur la grande boucle et moi la petite. En traversant un chemin, je m'arrête, je me recale et j'en profite pour replier ma carte et surtout souffler quelques secondes avant de ré-attaquer... La petite boucle est une formalité, et je termine la grande avec Fred qui a galéré sur un poste. A ce moment j'entends la sono qui annonce l'arrivée de Fabrice, il me reste deux postes pour terminer et espérer rester dans les mêmes chronos. En entrant dans le couloir d'arrivée Didier m'annonce que Fabrice est arrivé il y a environs 4 minutes, je termine à fond en m'écroulant sur la ligne. Je ne peux plus parler, j'ai tout donné... Une fois ma puce vidée et mon temps validé en 1h03'51'', je savoure ma victoire en marchant vers les tentes du vestiaire. Fabrice décroche la deuxième place juste devant Fred.

 

 

Au final, je remporte trois titres dont un en équipe avec Willy et Fred qui resteront gravés dans ma mémoire pour fort longtemps. Car depuis 2005 mes premiers championnats, je rêvais d'un éventuel podium dans ma carrière chose accomplie à ce jour. Maintenant les championnats militiaires seront mes prochains gros objectifs de la saison en mai prochain.

 




09/04/2012
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